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15 septembre 2023: Poulpe Festival, Carmina Burana

Date

Lieu

Organisation

Catégorie A: 40.-
Catégorie B: 25.-
Catégorie C: 15.- (prix unitaire)
Réduction de 5.- pour les étudiants, les bénéficiaires de l'AVS, les militaires
Enfants de moins de 16 ans: gratuit.
Caisse ouverte sur place dès ouverture des portes une heure avant. Réservation online ou à l'accueil du musée de l'Abbatiale

Dans le cadre du Poulpe Festival 2023

Carl Orff: Carmina Burana

 

vendredi 15 septembre 2023 19h30

samedi 16 septembre 2023 20h00

Solistes: Léonie Renaud (sopran), Alexandre Beuchat (baryton), Thierry Dagon (haute-contre)

Chœur de Chambre de l’Université de Fribourg avec des élèves du Gymnase intercantonal de la Broye GYB  (dir: Sidonie Repond)

Chœur Chanteclair et Chœur d’enfants Les Ménestrels (dir: Anaëlle Désert)

Pianos: Philippe Morard et Florent Lattuga
Timbales: Louis-Alexandre Overney
Percussions: Charles de Ceuninck, Jacques Hostettler, Yves Kolly, Annick Richard, Nicolas Suter

Direction: Pascal Mayer

C’est le titre donné par le bibliothécaire de la cour de Munich aux deux cents chants rassemblés dans un manuscrit du XIIIème siècle découvert, en 1803, au couvent de Benediktbeuren, dans le Tyrol. Ces textes en bas latin, en moyen haut allemand et en vieux français, ainsi qu’un certain nombre de strophes réunissant ces différentes langues, célèbrent avec verdeur et sensualité́ le plaisir de manger, de boire, de jouer et d’aimer.

Carl Orff fut enthousiasmé par la lecture de ces poèmes dont « le rythme entraînant et le caractère imagé de ces poèmes, et tout autant la musicalité riche en voyelles et la concision unique de la langue latine » lui inspire une musique qui rencontrera, dès sa création en 1937, un grand succès.

Les vingt‐quatre chants de la cantate encadrés par une invocation à Fortuna, déesse de la destinée et de la chance, sont organisés en trois grands complexes thématiques : le printemps, la taverne et l’amour, qui sont les thèmes favoris des goliards et des vagants, clercs restés laïcs et qui, ayant partagé les bancs des facultés avec les prêtres, connaissent parfaitement la littérature latine en vogue aux XIème et XIIème siècles.

La gaieté́ bucolique du printemps est évoquée dans l’unisson d’une litanie, avant l’appel joyeux de l’amour lancé par des cloches carillonnantes. La danse orchestrale Uf dem Anger renoue avec un ancien usage populaire de Bavière, avant la plainte des jeunes filles en moyen‐haut allemand mâtiné́ de bas latin, Floret silva nobilis. Leur coquetterie dans Chramer, gip die Varwe mir ne suscite chez les hommes qu’elles veulent aguicher par un savant maquillage que des commentaires narquois. Leur dialogue cède ensuite la place à l’invocation bachique à la reine d’Angleterre, sans doute Aliénor d’Aquitaine, épouse du roi Henri II Plantagenet, et initiatrice d’une des cours les plus célèbres de l’époque courtoise.

L’esprit théâtral de la deuxième partie de l’œuvre, intitulée In Taberna, à la taverne, est incontestable : elle débute par une confession satirique et, avec un plaisir effréné́, professe la pravitas, la dépravation. La voix de fausset du cygne qui rôtit dans la poêle offre une parodie du ténor buffo ; puis, dans un discours d’ivrogne, le saint patron du jeu de dés se présente, et se proclame abbé́ du pays de Cocagne ; cette scène de ripailles culmine dans un chœur d’hommes entraînant, qui célèbre le plaisir de boire dans une exubérance orgiaque.

Dans la troisième partie, la Cour d’amours, alternent et se mélangent l’innocence feinte et le raffinement, la plainte amoureuse et la quête de l’amour, tandis que Si puer cum puellula, poème érotique et cru, chanté a capella par les hommes, précède In trutina, le tendre aveu amoureux de la dame à son chevalier. L’hymne à Hélène et à Vénus se termine sur la reprise du vigoureux chœur initial, construit sur un ostinato. Cette répétition symbolise la roue du destin qui tourne sur elle-même ; Orff l’avait découverte sous forme de miniature dans le recueil des Carmina Burana.

D’après un article d’Uwe Kraemer traduit par Odile Demange

A Payerne, les Carmina Burana de Carl Orff sonneront au cœur du Poulpe festival, festival multi-arts créé par un groupe de passionnés et qui étend ses tentacules à partir du centre historique de la ville. En 2023, les Carmina Burana y résonneront également dans une version itinérante médiévale, dans une reconstitution du manuscrit de Benediktbeuren, en langue originale et avec instruments médiévaux, sous la conduite d’Emilie Mory.